Congrès de Rennes

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Le congrès de Rennes est le 67e congrès ordinaire Parti socialiste, qui se tient du 15 au . Ce congrès fait apparaître de profondes divisions au sein du parti.

Contexte politique

Réélu président de la République en 1988, François Mitterrand avait nommé Michel Rocard, son ex-rival au sein du parti, à la tête d'un gouvernement de centre gauche. À l'Éducation nationale, ce gouvernement comprenait Lionel Jospin lequel, à l'instigation de François Mitterrand, avait remplacé ce dernier comme premier secrétaire du PS pendant la durée du premier septennat. Au moment où s'ouvrait le congrès de Rennes, l'intention du président était alors d'imposer Fabius à la tête du parti, à la place de Pierre Mauroy, son ancien Premier ministre, qui occupait cette fonction contre son avis depuis 1988. Mais ce projet rencontra l'opposition d'une alliance Rocard-Jospin.

Quelques mois avant le congrès, la Confédération paysanne, un tout nouveau syndicat agricole revendiquant sa place dans les instances décisionnelles, mène plusieurs occupations de permanences du parti et lance même un ultimatum « fixé fin février avec menace de grève de la faim des membres du secrétariat national » du syndicat devant le congrès du parti[1]. Finalement, le 28 février 1990, quelques semaines avant le congrès, Henri Nallet, ministre de l'Agriculture, publie un décret sur la représentativité des syndicats agricoles[2], répondant ainsi aux revendications des paysans.

Résultats

Sept motions s'affrontent lors du vote des adhérents. Les résultats sont les suivants :

  • motion 1 « Pour le socialisme - Un parti fort, uni, ouvert sur l'avenir » (Lionel Jospin, Pierre Mauroy, Louis Mermaz) : 2 082 mandats (28,94 %)
  • motion 5 « Égalité » (Laurent Fabius) : 2 075 mandats (28,84 %)
  • motion 3 « Les défis du socialisme démocratique » (Michel Rocard) : 1 745 mandats (24,26 %)
  • motion 7 « Agir en socialistes - propositions pour une politique nouvelle » (CERES, Jean-Pierre Chevènement) : 613 mandats (8,52 %)
  • motion 2 « Un contrat pour le progrès social » (Jean Poperen, Jean-Marc Ayrault) : 518 mandats (7,20 %)
  • motion 4 « Un cours nouveau pour l'action socialiste » (NES, Julien Dray, Jean-Luc Mélenchon) : 97 mandats (1,35 %)
  • motion 6 « Redistribuer le pouvoir pour transformer la société » (Marie-Noëlle Lienemann, Patrice Finel) : 47 mandats (0,66 %)

Conséquences

Aucune majorité ne parvient à se former dans une ambiance délétère. Pour la première fois, plusieurs gauches apparaissent (1re, 2e, 3e et dernière gauche), toujours existantes aujourd'hui. Les seuls points positifs de ce congrès sont quelques réformes statutaires, dont on retiendra la suppression du vote par mandat ou le scrutin secret lors du vote sur les motions, de même qu'une nouvelle déclaration de principes tenant compte de la fin de la guerre froide.

Ce congrès est un désastre pour l'unité du parti. On assiste à une guerre de succession entre les cadres du PS, qui préparent déjà l'après-Mitterrand.

Pierre Mauroy, élu premier secrétaire du parti en 1988, est reconduit lors du comité directeur qui se réunit à Paris, dans la semaine qui suit le congrès.

Les rivalités furent d'une rare violence et le groupe mitterrandiste s'est définitivement séparé entre jospiniens et fabiusiens, ces derniers comptant dans leurs rangs un certain nombre de personnalités nouvelles, qui avaient rejoint le parti ou émergeaient récemment, et formaient une nouvelle génération de cadres au PS. Parmi ceux-ci, Jean-Marc Ayrault, présenté à l'époque comme un « lieutenant » de Jean Poperen[3].

Ce congrès fut qualifié par les dirigeants du Parti socialiste de « suicide collectif ».

Notes et références

  1. « Notre histoire », sur www.confederationpaysanne.fr (consulté le )
  2. Arrêté du 23 janvier 1991 fixant la liste des organisations syndicales à vocation générale d'exploitants agricoles habilitées à siéger au sein des commissions ou organismes à caractère national mentionnés à l'annexe III du décret no 90-187 du 28 février 1990 (lire en ligne)
  3. [1]
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