Dios la perdone. Y era su madre

Dieu lui pardonne : c'était sa propre mère

Dessins préparatoires
Dios la perdone. Y era su madre.
.

L'eau-forte Dios la perdone. Y era su madre (en français Dieu lui pardonne : c'était sa propre mère[1]) est une gravure de la série Los caprichos du peintre espagnol Francisco de Goya. Elle porte le numéro seize dans la série des 80 gravures. Elle a été publiée en 1799.

Interprétations de la gravure

Il existe divers manuscrits contemporains qui expliquent les planches des Caprichos. Celui qui se trouve au Musée du Prado est considéré comme un autographe de Goya, mais semble plutôt chercher à dissimuler et à trouver un sens moralisateur qui masque le sens plus risqué pour l'auteur. Deux autres, celui qui appartient à Ayala et celui qui se trouve à la Bibliothèque nationale, soulignent la signification plus décapante des planches[2].

  • Explication de cette gravure dans le manuscrit du Musée du Prado :
    La señorita salió muy niña de su tierra: hizo su aprendizaje en Cádiz, vino a Madrid: le cayo la lotería. Baja al Prado, oye que una vieja mugrienta y decrepita le pide limosna, ella la despide; insta la vieja: vuelvese la petrimetra y halla- ¿quién lo diría?- que la pobretona es su madre.
    (La demoiselle est partie très jeune de chez elle: elle a fait son apprentissage à Cadix, puis est venue à Madrid: elle a gagné le gros lot. Elle descend au Prado et entend une vieille crasseuse et décrépie qui lui demande l'aumône, elle la repousse; la vieille insiste: la précieuse se retourne et s'aperçoit - qui l'aurait dit ? - que la pauvre femme est sa mère.)[3].
  • Manuscrit de Ayala :
    Idem au précédent sauf la fin ...lotería. Hay hijas que no llegan a conocer ni aun a sus madres, que andan pidiendo limosna.
    (...Il y a des filles qui n'arrivent plus à reconnaître leur mère, qui va en demandant l'aumône)[3].
  • Manuscrit de la Bibliothèque nationale :
    Una hija viciosa que se echa a puta, luego no conoce ni aun a su madre que anda tal vez pidiendo limosna.
    (Une fille vicieuse qui s'est faite pute, ne connaît plus sa mère qui demande peut-être l'aumône)[3].

La courtisane ne fait pas cas de la vieille qui la suit, qu'elle ne reconnaît pas et qui était sa propre mère. La légende dans ce cas dit tout. Sur ce même thème émouvant, la jeune qui vient du village, réussit et oublie sa famille jusqu'à ne pas reconnaître sa propre mère, ont été écrits de nombreux récits, quelques-uns moralisants, pour les journaux et pour des saynètes[4].

Technique de la gravure

La première étude à l'encre de chine, le numéro 6 de l'Album B, présente les deux personnages principaux bien définis. La seconde étude porte une légende au crayon : Se avergüenza de que su madre le hable en público y le dice «perdone VM. por Dios» (Elle a honte que sa mère lui parle en public et lui dit « pardonnez moi pour Dieu »[5]).

On retrouve l'obsession de Goya pour ce type de femme qui a été son idéal lors de son séjour à Sanlúcar, dessinée avec une grande élégance et de la prestance. Le fond obscur dramatise la composition[6].

Notes et références

  • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Dios la perdone. Y era su madre » (voir la liste des auteurs).
  1. Goya graveur : exposition, Paris, Petit Palais, 13 mars-8 juin 2008, Paris, Paris Musées, Petit Palais, , 350 p. (ISBN 978-2-7596-0037-3), p. 198.
  2. Helman, op. cit., p. 54.
  3. a b et c Helman, op. cit., p. 216.
  4. Helman, op. cit., p. 88.
  5. Sánchez Catón, op. cit., p. 76.
  6. Camon, op. cit., p. 58, 59.

Annexes

Bibliographie

  • (es) José Camon Aznar, Francisco de Goya, t. III, Saragosse, Caja de Ahorros de Zaragoza, Aragón y Rioja. Instituto Camon Aznar, , 371 p. (ISBN 978-84-500-5016-5).
  • (es) Juan Carrete Parrondo, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Madrid, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN 84-604-9323-7), « Francisco de Goya. Los Caprichos ».
  • (es) Rafael Casariego, Francisco de Goya, Los Caprichos, Madrid, Ediciones de arte y bibliofilia, (ISBN 84-86630-11-8).
  • (es) Gabinete de Estudios de la Calcografía., Clemente Barrena, Javier Blas, José Manuel Matilla, José Luís Villar et Elvira Villena, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN 84-604-9323-7), « Dibujos y Estampas ».
  • (es) Edith Helman, Transmundo de Goya, Madrid, Alianza Editorial, , 238 p. (ISBN 84-206-7032-4).
  • Pierre Gassier et Juliet Wilson, Vie et Œuvre de Francisco Goya, Fribourg, Office du Livre, .
  • (es) F.J. Sánchez Catón, Goya Los Caprichos, Barcelone, Instituto Amatller de Arte Hispánico, .

Articles connexes

  • Caprice suivant de la série, le no 17: Bien tirada está
  • Francisco de Goya
  • Los Caprichos

Liens externes

  • Le Caprice nº16 en grand format à la Bibliothèque virtuelle Miguel de Cervantes
  • (es) Brève analyse sur chaque Caprice (Miguel Moliné)
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