Union démocratique dahoméenne

Cet article est une ébauche concernant un parti politique béninois.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Union démocratique dahoméenne
Présentation
Dirigeant Justin Ahomadegbé
Fondation
Fusion de UPD
BPA
Disparition
Scission dans UDD-Convention (1956)
Fondateur Alexandre Adandé
Justin Ahomadegbé
Émile Derlin Zinsou
Emblème Jarre trouée du Roi Ghézo[1]
Positionnement Extrême gauche[2]
Idéologie Communisme[2]
Affiliation internationale RDA

L'Union démocratique dahoméenne, abrégée UDD, est un ancien parti politique du Dahomey (aujourd'hui Bénin), fondé en et dissous le .

Historique

L'UDD est créée en [3] de la fusion de l'Union progressiste dahoméenne (UPD) et du Bloc populaire africain (BPA)[4]. Ses fondateurs souhaitent en faire un parti d'envergure nationale, mais malgré le soutien initial obtenu dans tout le pays[5], l'UDD est rapidement considérée comme le parti des Fons d'Abomey et de Cotonou[6],[7].

Aux élections législatives de 1956, l'UDD échoue à remporter un siège à l'Assemblée nationale française et finit par se scinder plus tard dans l'année sur fond de désaccord concernant son éventuelle affiliation au Rassemblement démocratique africain (RDA) de Félix Houphouët-Boigny. Alexandre Adandé et l'ex-meneur de l'UPD Émile Derlin Zinsou démissionnent et forment l'UDD-Convention, anti-RDA tandis que l'ancien dirigeant du BPA Justin Ahomadegbé, pro-RDA, prend les rênes du parti (appelé aussi UDD-RDA)[3],[7].

Malgré ses problèmes internes et sa base de soutien régionale, l'UDD devient le deuxième parti aux élections territoriales de 1957, en remportant sept sièges à l'Assemblée territoriale. C'est dans une ambiance électrique que se déroulent les élections législatives suivantes[8]. L'UDD obtient 44% des votes, plus que tout autre parti, mais ne remporte que 11 des 70 sièges disponibles à l'Assemblée nationale, quand le Rassemblement démocratique dahoméen (RDD) gagne 22 sièges avec 17% des voix et le Parti républicain dahoméen (PRD) enlève 37 sièges, soit trois fois plus que l'UDD[9]. Mais des contestations pour suspicions de fraude conduisent à un accord avec le PRD qui cède neuf sièges à l'UDD[9], portant le nombre de sièges de cette dernière à 20.

Le , le chef de l'État Hubert Maga promulgue une nouvelle Constitution[10] et change le système électoral, permettant à sa formation, le Parti dahoméen de l'unité, issue de l'alliance entre le PRD et le RDD, de remporter tous les sièges à pourvoir à l'Assemblée[11] lors des élections législatives de 1960, laissant l'UDD sans représentation parlementaire. Le pays plonge alors dans l'ère du parti unique. Le , l'UDD est dissoute et interdite[12] ; son dirigeant, Justin Ahomadegbé est arrêté le [13].

Résultats électoraux

Élections législatives françaises au Dahomey

Année Voix % Rang
(en voix)
Sièges
1956 40 624 22,68 3e
0  /  2

Élections législatives

Année Voix % Rang
(en voix)
Sièges Statut Gouvernement
1957 72 097 25,29 2e
7  /  60
Opposition Apithy
1959 162 574 43,94 1er
20  /  70
Opposition Maga
1960 213 572 31,30 2e
0  /  60
Opposition Maga

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dahomeyan Democratic Union » (voir la liste des auteurs).
  1. Le Cornec 2000, [1], p. 41.
  2. a et b Piguet 1965, p. 13.
  3. a et b PRPB 1983, [2], p. 73.
  4. Houngnikpo et Decalo 2013, [3], p. 347.
  5. Manning 2004, p. 278.
  6. Mensah 2011, [4], p. 20-21.
  7. a et b Manning 2004, p. 279.
  8. « Des risques de tension apparaissent au Dahomey », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. a et b Houngnikpo et Decalo 2013, [5], p. 286.
  10. « Loi n° 1960-36 portant constitution de la République de Dahomey », sur Présidence de la République du Bénin, (consulté le ).
  11. Houngnikpo et Decalo 2013, [6], p. 38.
  12. « Décret n° 1961-99 portant sur la dissolution du parti politique Union Démocratique Dahoméenne », sur Présidence de la République du Bénin, (consulté le ).
  13. Glélé 1969, p. 230.

Bibliographie

  • Roland Piguet, Trafic noir pour l'Épervier, Paris, Les Presses Noires, , 196 p. (ISBN 978-2307203322)
  • Maurice A. Glélé, Naissance d'un État noir, l'évolution politique et constitutionnelle du Dahomey : de la colonisation à nos jours, Librairie Générale de droit et de Jurisprudence, , 537 p.
  • PRPB, Formation patriotique, idéologique et prémilitaire généralisée, Bénin, Office national d'édition de presse et d'imprimerie, , 232 p.
  • Jacques Le Cornec, La calebasse dahoméenne ou les errances du Bénin : Du Dahomey au Bénin, t. II, Éditions L'Harmattan, , 592 p. (ISBN 2-7384-8906-0)
  • (en) Patrick Manning, Slavery, Colonialism and Economic Growth in Dahomey, 1640-1960, Cambridge University Press, , 468 p. (ISBN 978-0521523073)
  • Israël Mensah, Isidore de Souza, figure fondatrice d'une démocratie en Afrique : La transition politique au Bénin (1989-1993), Paris, Éditions Karthala, coll. « Hommes et Sociétés », , 330 p. (ISBN 978-2-8111-0470-2)
  • (en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, , 4e éd., 488 p. (ISBN 978-0810871717)
  • icône décorative Portail du Bénin
  • icône décorative Portail de la politique